Induction et levée de la diapause
La diapause est un arrêt obligatoire du développement. Elle comprend toujours deux phases : une induction et une levée. Elle a lieu surtout dans les pays tempérés ou à climats contrastés.
1. Induction de la diapause
L’entrée en diapause, dans le cas des papillons qui hibernent en chrysalide, est déterminée par le raccourcissement des jours perçu par la chenille qui continue de manger puis se transforme en une chrysalide dont le développement est arrêté. C'est donc un état de vie très ralenti avec pratiquement plus d'échanges avec l'extérieur, ce qui permet de passer l'hiver sans dommage.
Tous les stades, suivant les espèces peuvent être diapausants :
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Œuf (Thecla, Apollon, certains Saturnidae),
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Larve : certains Satyridae, les mélitées, des lycènes comme belargus, etc.
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Chrysalide : un grand nombre d'espèces

Chenilles diapausantes de Melitaea cinxia dans leur cocon
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Adulte : peu d’espèces, l’exemple le plus typique est celui de la plupart de nos vanesses (Morio, grande et petite tortue, paon du jour) et des piérides du genre Gonepteryx, (Citron, Citron de Provence). Dans ce cas, le papillon peut rester 6 mois sans se nourrir et surtout sans boire ce qui serait impensable chez un individu non diapausant qui mourrait de soif en un ou deux jours.



Phases hivernantes de trois espèces françaises
(de gauche à droite : cocons de Saturnia pyri, imago de Aglais io et œufs de Orgyia antiqua)
2. Levée de la diapause
Sous nos climats tempérés, la sortie de diapause se fait lorsque la durée de l'exposition au froid aura été suffisante. Lorsque cette quantité de froid reçue est suffisante, la diapause est rompue, ce qui signifie que le développement reprend. Il ira plus ou moins vite selon que la température est plus ou moins élevée. À ce moment, l'animal est en état de quiescence, c'est-à-dire que son développement dépend de la température : il est rapide s'il fait chaud, et lent dans le cas contraire.
La grande différence entre un stade diapausant et un stade quiescent est qu’en période de diapause, le développement ne se fait pas quelle que soit la température. En pratique c'est très important car cela signifie par exemple, que si l'on garde une chrysalide diapausante au chaud dans l'espoir de la voir éclore, c'est voué à l'échec et elle finira par mourir. Elle n'éclora pas tant qu'elle n'aura pas reçu la dose de froid nécessaire à lever la diapause. Dose de froid d’ailleurs variable suivant les espèces.
NOTE : On a des mécanismes similaires chez les plantes et le mot diapause est remplacé par dormance.
Texte :
Jean-Pierre Vesco
Photos :
MRKURDKOBAIN, Simon Meynard, yumik et Robert le Diable